Pigment blanc : la recette de la galerie en ligne (2)
Le pigment blanc naturel comme charge (ou extendeur.).
Le pigment blanc est d’un usage ancien: plâtre, chaux, blanc d’alumine, banc d’os, de coquille carbonate de calcium comme craies, blanc de Meudon, blanc d’Espagne, blanc de Bougival.). Il permet l’économie d’autres pigments (bleus, rouges etc .).
Une «charge» naturelle est une substance en poudre dite « matière de charge » dans la terminologie des Beaux-arts. Cette poudre est insoluble pratiquement dans les milieux de suspensions et elle possède un indice de réfraction faible à la lumière. Son inertie est forte par rapport aux couleurs et aux pâtes picturales où on l’ajoute (elle ne les désature pas.). Elle permet de maîtriser la texture de la pâte qu’on va utiliser pour peindre sur la toile (ou un support autre préparé préalablement pour recevoir la peinture à l’huile.).
On trouve :
- la Barytine
- le talc
- la craie
- le kaolin
Ce blanc est un pigment employé depuis la préhistoire. Il existe sous deux formes naturelles: la calcite (majoritaire) et l’aragonite. C’est un pigment blanc des plus anciens. Il remonte à la préhistoire et les égyptiens employaient le carbonate de calcium comme pigment au troisième millénaire. On l’utilise comme charge dans les mortiers depuis cinq milles ans environ. On emploie les carbonate naturels jusqu’au dix-neuvième siècle (vers 1850 avant de voir apparaître des carbonate obtenus par précipitation et à échelle industrielle.).
Utilisation :
- je gratte ma craie avec un objet tranchant à lame effilée.
- Je choisis ma couleur à charger (du rouge ici.).
- Je raffine mes poudres (avec une passoire fine) pour que leur poids soit à peu près le même.
- Je choisis un ratio d’un pour trois (une cuiller de charge pour trois de pigments rouges.).
- Je mélange à mon huile de lin épaisse (ratio d’une cuiller pour trois de pigments) dans le pigment rouge raffiné.
- J’écrase le mélange avec un verre de cantine à fond plat (si je n’ai pas la spatule ou le pilon plat professionnelle. Il a une prise très bonne pour l’appui de la main et répartit la force manuelle de manière égale.).
- J’ajoute ma charge (pigment de craie.) dans ma pâte rouge.
- J’écrase pour mélanger.
- Je peux maîtriser la texture de ma peinture.
- J’obtiens une pâte colorée de qualité sans ajout de siccatif. Elle sèche en dix heures maximum selon l’épaisseur de ma couche picturale (empâtement.).
Votre galerie en ligne publiera une autre recette le mois prochain.
Mit freundlichen Grüßen (Bis bald Tschüss….!) / Best regards.
Artemis Irenäus Von Baste
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Bonjour, c’est bien de redécouvrir de vielles techniques mais quel est véritablement l’intérêt quand on trouve dans les magasins des produits industriels de bonne qualité?
Bonjour Zerbid,
Votre commentaire est parfaitement justifié et toujours actuel. Je me suis longtemps posé la question et n’ai pas de réponse qui pourrait satisfaire tout le monde. A mon point de vue, plusieurs tentatives de réponses seraient à développer.
Tout d’abord le coût de l’approche industrielle, surtout si l’on a besoin de beaucoup de produits (ce qui est généralement le cas), ou si l’on en maîtrise bien la technique à partir de quelques éléments de base être capable de reproduire toutes les couleurs souhaitées§
Autre possibilité de réponse : avoir le plaisir de jouer avec les matériaux pour les amener à être ce que l’on désire.
Bonjour,
Sur un plan moins technique je voudrais signaler que la craie a des propriétés très larges et peu exploitées. Si dans le domaine de la peinture elle remplace efficacement nombre de procédés industriels ou sert de base en blanc de meudon, elle sert également pour la pêche et je viens de redécouvrir cette ancienne utilisation pour nettoyer les vitres .. Alors la craie c’est formidable!
Instruments ou outils, tout est dans le geste. Merci pour votre article. Le thème du prochain ?
Bonjour Ludo.
Merci du compliment.
Tout est en effet dans la gestuelle concernant l’utilisation d’un outil. Notre prochain article aura justement avoir avec l’utilisation de la molette en verre.
Cordialement,
Philippe
Peut-être. Mais le verre plat que vous utilisez ne risque t’il pas de créer un effet ventouse ? La dureté de votre verre (un verre basique si j’en juge par vos photos) est t’elle adaptée à celle du pigment ? En fait, je vois que vous raffinez votre pigment rouge qui sort d’un pot (Colorine ?) avec une passoire. Est-ce un pigment industriel ? Si oui quelle est l’utilité d’écraser un pigment qui est déjà broyé excepté le mélanger à votre liant (ce qui peut-être fait en le rabattant à coup de couteau à peinture ou avec un pilon dans un bol ) ?
Autre question :
La plaque de verre ne serait t’elle pas mieux adaptée ?
Bonjour Krokrodil.
Les actuels pigments vendus en magasins d’Art (fournitures pour artistes) sont déjà écrasés. La molette, qu’elle soit en verre, en granit ou en marbre, n’intervient donc que vous mieux disperser les pigments dans le liant.
Ceux produits par la société Colorine (matériels et produits industriels pour le bâtiment – Artémis Irenäus, Isabelle, Marie & moi fréquentons le magasin de Charenton) présentent une qualité plus brute, d’autant pour les oxydes, d’où un premier passage par la passoire à farine (ou à thé), qui casse les « bouloches ». D’autre part, notre pigment blanc est directement issu d’une craie naturelle, sans broyage ou préparation industrielle préalable.
Ce raffinage est nécessaire afin d’empêcher la formation de grumeaux quand vous mettez la charge dans la peinture rouge. Ainsi, pas besoin d’appuyer fortement sur votre verre ou la molette en verre (en granit ou en marbre), & c’est le geste circulaire avec levé de la main qui contrecarre l’effet ventouse. Comme je le disais à mes étudiants quand j’enseignais en établissement supérieur privé : « veuillez ne pas dessiner en essayant de traverser trois épaisseurs de papier ! »
Pour notre part, nous n’utilisons ni le couteau ni le récipient type bol (avec pilon). Le couteau possède une faiblesse structurelle & une dispersion de force selon votre appui sur son manche, & le pilon demande à racler la peinture dans récipient circulaire. La perte de pâte colorée peut y être supérieure à celle de l’assiette ou de la plaque de verre.
Quant’ à la plaque de verre, la réponse est oui si vous avez une plus grande quantité de peinture à créer.
Cordialement,
Philippe
Pourquoi ne prenez vous pas la plaque de verre et la molette pour le broyage ?
Bonjour, Aude.
Le matériel utilisé par chaque artiste dépend d’abord de son expérience personnelle. L’utilisation de la plaque de verre est une pratique, celle de l’assiette plate en grès en est une autre, pourvu que les deux matériaux soient imperméables, lisses, & suffisamment larges pour permettre le mouvement d’écrasement des pigments, selon l’amplitude gestuelle de chacun.
L’utilisation de la molette revient au même, sachant que nos aïeux n’en disposaient pas toujours &, dès lors, se servaient de pilons ou d’autres outils ayant les propriétés adéquates permettant l’obtention d’une pâte colorée de qualité.
Cordialement ,
Philippe
Très bon commentaire.