galerie en ligne : Oeuvre d’Art ? Ou produit culturel ? (deuxième partie)
Reprenons notre discussion sur l’oeuvre d’Art comme risquant aujourd’hui de devenir un simple produit culturel à vendre.
Périclès (qui gouvernera Athènes au cinquième siècle avant J.C.) avait fait des arts un objectif majeur de sa politique. Selon l’Académie des Beaux-arts française, « les divers pouvoirs ont perpétué cette tradition. On lui a accolé les termes de mécénat, de mécène, en souvenir des libéralités pour les lettres et les arts d’un chevalier romain, ami de l’empereur Auguste, Caïus Clinius Maecenas. »
La constante contradiction qui consiste à revendiquer au lieu d’une œuvre un acte éphémère, un geste, un cri, tout en se souciant de sa signature, de son entrée dans une collection, et de la vente de produits dérivés, illustre bien l’emprise du marché sur la création.
Entre diverses vues et points de vues.
- Il existe en Art des personnes qui vont chercher dans l’oeuvre d’Art quelque chose de sensible qui les rapproche de l’œuvre, de l’artiste, une communion entre deux sensibilités, le spectateur qui va apporter sa propre sensibilité pour ajouter à celle de l’œuvre. Le mécène en fait partie.
- Il existe aussi la nuance d’autres mécènes, de spectateurs matérialistes et du fonctionnaire de la culture pour lesquels l’œuvre devient un objet identifiable à partir du moment où il rentre dans une catégorie, pourquoi pas financière, ou capable de mettre en avant un intérêt extérieur comme une ville, une entreprise, un nom. C’est l’estimation de l’œuvre d’Art par son prix, et l’investissement, la spéculation qu’elle peut permettre.
Ces deux catégories de partenaires artistiques n’ont pas les mêmes intérêts, avec un net avantage à la seconde puisqu’elle préfère miser sur des valeurs artistique dites sûres (ça vaut cher, donc ça doit posséder une valeur artistique), et pour cause : ce sont eux qui créent en partie cette assurance.
Mit freundlichen Grüßen (Bis bald Tschüss….!) / Best regards / Cordialement….
Artemis Irenäus / Philippe
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Philippe Morin / Artemis Irenäus von Baste
Les Koronin, galerie en ligne art contemporain Paris
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Online Galerie für Modern Kunst – Les Koronin Chur
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Galerie en ligne art contemporain les Koronin.
Je viens de voir sur le blog et sur un site une exposition à Berne de l’artiste Etel Adnan. Ces articles sur la présentation des travaux me rapprochent des commentaires ci-dessus. Que cette femme ait été exceptionnelle, poétesse, romancière, ne fait aucun doute. Pour en savoir plus je suis allé sur certaines galeries dans lesquelles elle a exposé et voir son travail en » peinture ». Comment appeler ses représentations non figurative quasi mini- minimaliste, par exemple « montagne I et III ». Serait –ce de l’art ? et c’est en cela que je souhaite importer mon commentaire en signalant que pour un néophyte ou pour une personne qui souhaiterait s’intéresser à l’art, comment faire pour comprendre et s’y intéresser puisqu’il n’y a aucune aide, aucune information sur l’oeuvre, je dirais même aucune formation permettant d’accéder à ce que vous appelez l’art.
Peut-on encore parler de diversité des mouvements artistiques dans la France de 2018 ? Que nous propose maintenant l’exception culturelle si chère à notre pays ?
L’idée au départ était excellente, elle donnait beaucoup de possibilités à l’artiste de pouvoir s’épanouir dans ses recherches. Mais est-ce maintenant au créateur que l’on donne ce pouvoir ?
N’est-ce pas plutôt à certains décideurs ?
Alors cette fameuse exception, n’est-elle pas devenue au contraire un exceptionnel enfermement pour le créateur ?
Quel regard pose l’individu sur l’œuvre d’art qui ne soit autre que publicitaire comme pour les expositions à Versaille ?
Ce ne sont même pas les affaires culturelles qui ont droit au chapitre, mais les hommes d’affaires qui se présentent comme amateurs d’art.
En fait ils spéculent et tiennent en prédation les objets d’art. Comment se comportent les artistes face à cette mascarade, devant le climat d’autocensure entretenu par la frilosité ambiante ?
Axel
Axel,
L’on pourrait hélas dire que l’Art officiel, celui que vous voyez généralement dans les fondations, se décide en vase clos, tout comme ces mêmes décideurs « décident » de la même façon de la valeur d’un artiste.
Parfois, j’aurais tendance à dire que le décideur « décide » quel mouvement artistique mérite d’être visible, glorifié, poussé vers un Art global telle une machinerie culturelle, & combien d’autres artistes valent d’être oubliés. Hélas – encore – nombre de ces artistes mis de côté tentent de séduire le décideur à les accepter, & ce en entrant dans le moule, au détriment de leur liberté créative.
Mais soyons honnêtes, ce phénomène n’est guère récent.
L’Art de Cour, celui des royautés, des empires, des religions, répondait à une « communication » des Etats au pouvoir. Excepté dans de rares cas, appartenir aux artistes sélectionnés pour paraître au grand jour tenait également des bonnes relations avec le pouvoir en place, & ce par les « réseaux sociaux de l’époque », les castes & autres réseaux d’influences. Les Rubens, Rembrandt & autres Léonard de Vinci n’étaient pas des artistes issus du bas peuple, comme certains lauréats des émissions de télé-réalité comme Star Académie ont Jean d’Ormesson pour parent; un autre chanteur fréquemment invité des médias télévisés possède le sien bien placé au ministère de la culture.
En somme, le problème posé par la Galerie en ligne rappelle que devant les « donneurs de bons points » que sont les décideurs il demeure important que des galeries d’Art autonomes préservent l’autonomie de leurs artistes, par exemple en choisissant d’exposer tel(le) artiste car l’Art développé par celui-ci (celle-ci) lui plaît, & non forcément parce que ce serait « vendable ».
Philippe
Bonjour,
Parler « art » est-ce accepter tout ce qui vient couvrir les murs de nos villes, ce qui fut glorifié par un ex-. ministre de la culture comme art du tag ! et autres expériences bizarres tendant à officialiser le n’importe quoi. Ne serait-ce pas ce que l’on définit par « académisme ». Le mot art est mis à toutes les sauces même les plus inadéquates, le commerce commence à y faire référence dans ses actions publicitaires.
Il me paraitrait bon de redéfinir très exactement ce qu’est l’ Art et ce qui en dépend.
Bonjour,
Si je comprends bien les échanges précédents sur l’Art / produit culturel, il s’agirait plus de parler d’art ou produit marketing. Je ne vois plus la partie culturelle! La conception du mécénat a beaucoup évolué au cours des temps. Si à l’origine il fut profondément religieux (ce qui a créé une partie non négligeable de notre culture), il fut ensuite considéré comme un “art de vivre” , l’art sous toutes ses formes était présent dans la société (aisée s’entend) . Pour finir de nos jours comme un produit spécifiquement commercial de mise en valeur de l’image de marque d’une entreprise (je mécène donc je suis ….. quoi??? mais j’ai une image d’artiste et non de commerçant !!). L’art ou son adaptation devient un sous thème du plan marketing. Où sont passés les vrais mécènes, ceux qui ont une passion pour l’Art?
Vos propos est déprimant. Pour un étudiant en art, ceci revient à dire qu’il n’y a d’avenir que dans le relationnisme avec ce que vous appelez des “décideurs”. Et ce à condition d’être intégrable, ce qui n’est pas donné à tous. A quoi servent les écoles d’art si les débouchés sont déjà obstrués par des groupes de”copains”?
Bonjour Guirde.
& d’abord, désolé de répondre si tardivement à votre question, nous avons récemment reçu une flopée de commentaires dans lesquels l’équipe francophone de la galerie en ligne a été dans l’obligation d’opérer un sacré tri, tant certains n’avaient trait à aucun article développé dans nos pages.
A vrai dire, passer par une école d’Art ou non n’est pas ou plus un critère de référence dans le choix que font ces fameux décideurs.
Les écoles d’Art comme celles qu’Isabelle, Marie Isabelle, Artémis Irenäus & moi-même avons fréquentées (écoles privées d’enseignement supérieur & grandes écoles nationales supérieures comme l’ENSAD ou l’ENSBA) représentent un parcours parmi d’autres, l’arrivée de l’enseignement des Arts conceptuels & de la vidéo – Art gourmand en matériaux & en matériels technologiques – favorise déjà une sélection entre étudiants.
En effet, il n’est pas à la portée de n’importe qui de disposer d’outils multimédias hauts de gammes, je ferai toutefois remarquer que mon argumentaire me semble également valoir pour les siècles passés. Les artistes privilégiés par les cours royales étaient le plus souvent issus de familles gravitant dans les sphères sociales influentes, leurs rencontres avec des artistes déjà établis leur ouvraient conséquemment la porte à d’autres rencontres encore plus déterminantes. Ce que les écoles d’Art proposent encore à ce jour, l’étudiant passé par les ateliers Bustamante ou Tosani (ENSBA) aura plus de « crédit » que l’étudiant venu de chez « Truc-machin », notamment si nonobstant être un excellent plasticien « Truc-machin » ne possède pas le relationnel (en terme de prestige & de copains biens placés) des deux autres.
Cordialement,
Philippe
Appelez un industriel.
Demandez-lui d’être mécène.
Il vous répondra : ouais, qu’est ce que ça me rapporte ? Avantage fiscal consenti au mécénat d’entreprise ?
Il vous répondra d’attendre de savoir si le gouvernement français maintient le dispositif fiscal en place ou s’apprête à une énième réforme qui sera défavorable au mécénat (gouvernement Hollande, crise avec Aurélie Filippetti)
La loi Aillagon du 1er août 2003, en augmentant les avantages fiscaux pour les mécènes a incontestablement changé la donne. En 2005, d’après une enquête CSA-Admical, près de 6 500 entreprises, soit 18 % des sociétés de plus de 200 salariés, s’étaient impliquées dans des actions de mécénat. Plus de 200 d’entre elles avaient même créé des Fondations, à l’image de la Fondation Louis-Vuitton qui annonce la construction à Paris d’un musée conçu par l’architecte Frank Gehry. Il faut du prestigieux, du conséquent, parmi les motivations de ces mécènes de la culture, l’amélioration de l’image de l’entreprise apparaît prioritaire. Eviction de leur image détériorée (la marée noire de l’Erika, l’explosion de l’usine AZF à Toulouse) par l’organisation de concerts. Certaines entreprises vont plus loin, cherchant à mettre en oeuvre de véritables collaborations avec des artistes pour doper leur innovation et faire bénéficier l’entreprise de cette innovation.
Mais ce partenariat a un revers, vous le soulignez assez justement Artémis Irenäus, ces collaborations risquent de voir peser les intérêts personnels du mécène public ou privé sur la programmation culturelle.
Bien à vous.
La liberté de création de l’artiste n’est pas sans contrainte.
Le terme Art doit être pris au sens actuel (les beaux-arts) et non au sens ancien de technique lié à la création artistique.
Tout le monde est capable d’apprendre une technique artistique (placer une forme dans un espace, utiliser une forge, faire une perspective, programmer un ordinateur, aligner des notes de musique sur une portée, écrire une phrase.). Mais donner un sens esthétique à la chose créée, faire dire quelque chose à cette phrase, toucher votre sensibilité au sens «âme»…. C’est tout autre chose.
L’artiste est un créateur non seulement d’œuvres d’art mais aussi de règles nouvelles. C’est ce qu’on appelle le style; ce qui permet de dégager des courants, des écoles. Le génie artistique définit ce qui est produit au fur et à mesure d’une création les règles dont des artistes autres se serviront comme base pour leur travail, leurs recherches plastiques.
Définir une exposition (choix d’un artiste) sur un choix financier (dons de mécènes) revient à obéir à un mécène qui risque d’être de plus en plus gourmant dans ses exigences personnelles de notoriété. La déclaration de Jean De Loisy est claire à ce sujet: « On travaille par exemple avec le responsable d’une exposition sur la manière de raconter l’histoire de l’entreprise pour donner un sens artistique à son activité.»
Le chèque qui finance une exposition contre un logo sur l’affiche et d’autres privilèges réservés conduit à des partenariats dedans lesquels le mécène exige un retour sur investissement (touristique quand il s’agit d’un financement public par exemple); le mécène veut rentrer dans ses frais!!! Et les musées ou les instituts publics suivent ce mécénat pour pallier aux défaillances des financements publics.
Mit freundlichen Grüßen….
Artémis Irenäus
Bonjour,
Je ne puis qu’approuver votre point de vue sur l’art”commercial” actuel. Techniques artistiques que je me permettrai de qualifier d’expérimentales ou de recherches. Que restera t’il de tout ceci et que l’on nous explique doctement être de l’art?
Je voudrais ajouter que pour être reconnu et exposé il faut – bien entendu – avoir un bonne formation artistique, mais cela ne suffit certainement pas. Combien d’étudiants sont formés dans les grandes écoles d’art? Combien en font leur “métier” et pour combien cela reste et restera une passion? A regarder les projets proposés l’artiste ne suffit plus, il faut lui adjoindre une “entreprise”. Qui en a les moyens?
Hallo Paula.
La galerie en ligne Les Koronin découle d’une école d’Art: l’établissement d’enseignement supérieur privé Koronin qui exista de 1999 à 2014. Cette école d’Art préparait des étudiants aux concours d’entrée des grandes écoles nationales d’Art comme les Beaux-arts et les Arts décoratifs. L’apprentissage se baisait sur les techniques du dessin, des rapports de l’objet à l’espace, du mouvement…. Une partie des étudiants de cette école (où j’étais étudiante moi-même) réussissaient leurs entrée dans les écoles prestigieuses comme l’ENSBA (Ecole Nationale Supérieure des Beaux-arts de Paris.). Peu de ces étudiants (très peu) s’en sortaient une fois leur diplôme national obtenu. La raison est financière souvent, l’absence d’un carnet d’adresses (je parle de relationnel, de réseau) est criante. La mode et la soif de nouveauté du public, de «spectaculaire» en terme de «loisir» et d’attractions (en terme de «parc d’attractions») fait le reste….
Les expositions sur l’Art numérique se multiplient avec l’utilisation de technologies liées à l’intelligence artificielle hors de portée de l’artiste habituel. Il y a matière à ouvrir des horizons nouveaux pour l’Art, je suis d’accord. Mais des mécènes nombreux et les entreprises recherchent d’abord un artiste qui placera leur nom sur le devant de la scène industrielle en matière de coup d’éclat. La réflexion artistique en devient moins importante, balayée par un effet de mode qui voudrait qu’on reconnaisse un artiste par la vogue qu’il a et on fini par confondre la mode qui ne vit que de changements avec le beau durable.
Mit freundlichen Grüßen….
Artémis Irenäus